Redonner à la mer sa juste place dans nos sociétés

Une exposition immersive interroge notre rapport à l’océan, entre fascination, exploitation et responsabilité collective.

L’exposition « Voir la mer », présentée par le Maif Social Club, plonge les visiteurs dans une expérience sensorielle et réflexive sur les multiples facettes de l’océan, ses équilibres fragiles et les menaces anthropiques qui pèsent sur lui. À travers installations artistiques, témoignages et contenus scientifiques, elle propose une lecture renouvelée des enjeux écologiques et sociétaux liés à cet espace vital. Une démarche en lien avec les problématiques croissantes de prévention, d’environnement et de transmission, au cœur des préoccupations des acteurs de l’Assurance et de la protection du Patrimoine naturel.

Une immersion entre beauté, science et conscience

L’exposition débute sur l’estran, cette zone littorale entre terre et mer, symbolique d’un équilibre fragile entre deux mondes. À travers les œuvres de Charlotte Gautier van Tour ou Elsa Guillaume, les visiteurs explorent la profondeur des abysses, peuplées de créatures hybrides ou bien réelles, prêtées par l’ONG Bloom. Cette plongée abyssale révèle autant la beauté du vivant que les traces durables laissées par l’activité humaine, même à des kilomètres sous la surface.

L’artiste Ugo Schiavi donne à voir une forêt marine de gorgones où se mêlent coraux et déchets plastiques, révélant les conséquences insidieuses de la pollution sur la biodiversité. Le collectif Latent Community s’intéresse quant à lui aux impacts des industries extractives sous-marines, posant la question d’un équilibre à trouver entre innovation technologique et préservation environnementale.

L’appel à une nouvelle forme d’engagement écologique

À la surface, Adélaïde Feriot évoque la dérive émotionnelle que provoque l’immensité marine, tandis que Rémi Lécussan illustre, à travers une installation saisissante, les réalités industrielles de la pêche. Chaque seconde, 3 800 kilos de poissons sont extraits des océans, mettant en péril les ressources halieutiques et les écosystèmes côtiers. En contrepoint, Carla Gueye défend une pêche artisanale durable, mettant en lumière l’enjeu patrimonial et social de ces pratiques.

Plus loin, l’artiste Ana Mendes ironise sur les arbitrages politiques entre profit économique et urgence écologique à travers une installation mêlant satire et dénonciation, à l’image de l’industrie du saumon d’élevage. Ces tensions appellent à une forme d’engagement collectif plus consciente, que ce soit via les gestes du quotidien, les choix de consommation ou l’accompagnement des transitions par les assureurs et entreprises responsables.

Un espace de réflexion pour le monde assurantiel

Le secteur de l’assurance, en lien direct avec les enjeux de prévention et de gestion des risques climatiques, trouve dans cette exposition des résonances concrètes. En mettant en lumière les effets durables des actions humaines sur l’environnement, Voir la mer rappelle l’importance d’une approche intégrée entre innovation, responsabilité sociétale des entreprises (RSE), et éducation aux risques.

Les installations du collectif Hypercomf, appelant à ramasser les mégots de plage, ou les photographies d’Émeric Lhuisset sur les parcours d’exil, illustrent une écologie élargie, qui mêle préoccupations environnementales, sociales et économiques. Une vision transversale que les assureurs doivent aujourd’hui intégrer dans leur relation client, leur offre de services et leur mission de sensibilisation à long terme.

Redonner à la mer, plutôt que la prendre

L’exposition se clôt sur une injonction simple mais puissante : il ne s’agit plus de prendre la mer, mais de la rendre. Face à un océan surexploité, industrialisé et pollué, l’avenir repose sur des choix collectifs éclairés, des politiques durables et des partenariats engagés. L’assurance, par sa capacité à soutenir les transitions, protéger les biens et les personnes, mais aussi à accompagner les mutations sociales, a un rôle à jouer dans ce mouvement de réconciliation entre l’homme et l’océan.

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