Au deuxième trimestre 2025, le taux d’épargne des Français s’établit à 18,9 % du revenu disponible brut, un sommet inédit depuis les années 1980.
Selon les données de l’Insee, le taux d’épargne des ménages français a atteint 18,9 % au deuxième trimestre 2025, en hausse de 0,3 point par rapport au trimestre précédent. Hors période de crise sanitaire liée au Covid-19, il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel niveau. Cette tendance illustre la persistance d’un comportement prudent de la part des ménages, marqué par une volonté de préserver leur patrimoine et de renforcer leur sécurité financière.
Des facteurs conjoncturels et structurels
Plusieurs éléments expliquent cette progression. Depuis 2020, la succession de crises – pandémie, guerre en Ukraine, inflation, tensions géopolitiques au Moyen-Orient et incertitudes politiques en France – a incité les ménages à différer leurs dépenses de consommation et à privilégier l’épargne. À cela s’ajoutent des facteurs structurels comme le vieillissement de la population, ou encore le réinvestissement des revenus issus des produits d’épargne. Cette accumulation contribue à accroître la capacité des ménages à affronter un environnement incertain, mais elle pèse sur la consommation intérieure.
L’épargne financière en progression
Selon le Cercle de l’Épargne, le taux d’épargne financière a atteint 9,8 % du revenu disponible brut au deuxième trimestre, contre 9,5 % au premier. Cette hausse traduit l’orientation d’une partie croissante des flux d’épargne vers des placements financiers, dont l’assurance vie, qui reste le produit privilégié des ménages français. Ce mouvement renforce le rôle du secteur assurantiel dans le financement de l’économie productive, mais témoigne aussi d’une prudence accrue vis-à-vis de la consommation immédiate.
Un climat d’incertitude qui entretient la prudence
La récente instabilité politique, marquée notamment par l’annonce du Premier ministre François Bayrou le 25 août dernier, accentue ce climat de vigilance. Si les ménages français apparaissent plus résilients face à la multiplication des crises, leur tendance à maintenir un niveau élevé d’épargne semble appelée à perdurer. Cette prudence constitue un défi pour la relance de la consommation, mais elle représente aussi une opportunité pour les acteurs de l’assurance et de la gestion de patrimoine, qui doivent adapter leurs offres aux besoins d’une épargne de précaution renforcée.

