L’assurance vie enregistre un début d’année 2025 particulièrement dynamique, avec une collecte nette de 18,7 milliards d’euros à fin avril, selon les données publiées par France Assureurs et relayées par le Cercle de l’Épargne.
Ce niveau de performance dépasse largement la moyenne décennale et traduit une nouvelle appétence des ménages pour ce produit d’épargne patrimoniale. Cette tendance, dans un contexte de baisse des taux des produits réglementés et de volatilité des marchés, renforce la place centrale de l’assurance vie dans la stratégie financière des Français.
Des flux records qui confirment la vitalité du marché
Avec 4,4 milliards d’euros de collecte nette au mois d’avril, l’assurance vie signe un quatrième mois consécutif de croissance soutenue. Ce chiffre surpasse les résultats enregistrés en mars et février derniers, confirmant une accélération depuis le début de l’année. Cette dynamique, notable dans un environnement financier instable, montre que les épargnants privilégient les produits à long terme, en particulier les supports en unités de compte (UC), qui concentrent 17 des 18,7 milliards d’euros collectés sur la période.
À noter que les supports en euros, longtemps en perte de vitesse, affichent eux aussi une collecte nette positive pour le troisième mois consécutif, à hauteur de 1,7 milliard d’euros. Cette évolution traduit une forme de rééquilibrage entre les différentes poches d’investissement au sein des contrats d’assurance vie.
Des cotisations brutes en progression et des prestations en recul
Les cotisations brutes atteignent 16,5 milliards d’euros sur le seul mois d’avril, pour un total cumulé de 66,3 milliards depuis janvier. Ce chiffre en hausse de 3 % sur un an montre l’intérêt des Français pour l’assurance vie dans un contexte de baisse de la rémunération des livrets réglementés. La part des UC continue de croître dans ces cotisations, atteignant 39 % depuis le début de l’année.
Dans le même temps, les prestations versées diminuent sensiblement. Elles s’élèvent à 12,1 milliards d’euros en avril, soit un recul de 9 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse touche à la fois les supports en UC (−13 %) et ceux en euros (−8 %). Cette évolution peut s’expliquer par un moindre recours au rachat de contrats, notamment pour financer des acquisitions immobilières, dans un marché atone.
Une réallocation d’épargne qui renforce l’attractivité du placement
Le rebond de l’assurance vie s’inscrit dans un contexte macroéconomique marqué par un taux d’épargne élevé des ménages. Le taux d’épargne financière approche les 10 % au premier trimestre 2025, contre moins de 5 % fin 2019. Les Français restent prudents face à l’avenir, entre incertitudes sur les retraites, déficits publics et faible confiance économique. Cette prudence favorise l’épargne de précaution, dont bénéficie l’assurance vie grâce à sa souplesse et à son régime fiscal attractif.
Le ralentissement de l’immobilier et l’attrait décroissant des produits à taux garantis à court terme contribuent à la réorientation d’une partie de l’épargne liquide vers les contrats d’assurance vie, plus rentables sur le long terme. Cette tendance pourrait s’accentuer dans les prochains mois, si les conditions monétaires actuelles se maintiennent.
Une enveloppe d’épargne patrimoniale en croissance
À fin avril 2025, l’encours total de l’assurance vie s’élève à 2 028 milliards d’euros, en progression de 4,2 % sur un an. Ce niveau reste légèrement inférieur au pic atteint en février, en raison du repli des marchés actions. Toutefois, cette stabilisation ne remet pas en cause la place prépondérante de l’assurance vie dans le paysage de l’épargne patrimoniale des Français.
La résilience du produit, sa capacité à capter les flux d’épargne longue et sa modularité renforcent son statut de solution d’assurance à la fois prévoyante, patrimoniale et innovante, en particulier à travers les offres de gestion pilotée ou les unités de compte thématiques.
