Santé, auto, habitation… les assurances du quotidien pèsent lourd sur le patrimoine des Français.
La protection offerte par les assurances est essentielle, mais elle a un prix. Selon une étude réalisée par MoneyVox à l’aide de son outil de simulation basé sur les données de Meilleurtaux, les principaux contrats d’assurance du quotidien représenteraient une dépense comprise entre 92 000 et 120 000 euros sur une vie entière. Et ce montant grimpe à plus de 250 000 euros si l’on y ajoute l’effet de l’inflation. Un coût significatif, qui interroge à la fois les professionnels de l’assurance, les gestionnaires de patrimoine, et les acteurs de l’innovation dans le secteur.
Une facture assurantielle sous-estimée, selon les experts
La méthodologie de l’étude repose sur plusieurs profils types simulant un parcours de vie assuré entre 18 et 85 ans. Selon les caractéristiques personnelles et professionnelles, les résultats varient peu : qu’il s’agisse d’un travailleur indépendant citadin ou d’un cadre propriétaire roulant en SUV, les montants engagés en matière d’assurance dépassent allègrement les 100 000 euros. Et encore, ces chiffres ne tiennent pas compte des petites garanties supplémentaires telles que les assurances pour téléphone, carte bancaire ou équipements divers.
Maxime Chipoy, président de MoneyVox, souligne que les tarifs étudiés sont ceux d’assureurs présents sur les comparateurs, souvent plus compétitifs que la moyenne du marché. Cela laisse entrevoir des dépenses encore plus élevées pour une large part de la population.
La santé en tête des dépenses assurantielles
La mutuelle santé constitue la part la plus importante de la dépense. Selon les profils, elle représente entre un tiers et la moitié du budget assurance global. Ainsi, un assuré peut consacrer entre 40 000 et 76 000 euros à sa complémentaire santé au cours de sa vie. Cette facture grimpe d’environ 20 % lorsqu’il faut ajouter des enfants à la couverture. Le coût augmente avec l’âge : de 280 euros annuels à 18 ans, il dépasse les 1 300 euros par an à 80 ans pour une couverture minimale.
Vient ensuite l’assurance auto, dont le coût médian sur la durée de vie atteint 25 000 euros pour une couverture au tiers, et jusqu’à 54 000 euros en tous risques. La sinistralité joue un rôle majeur dans l’augmentation de la facture, jusqu’à +25 %.
L’assurance habitation, plus stable, oscille entre 7 000 et 14 000 euros pour une couverture multirisque. Elle demeure l’un des produits les plus compétitifs du marché, au regard de la valeur souvent très élevée des biens couverts.
Enfin, l’assurance des animaux de compagnie pèse également dans la balance, en particulier pour les chiens. Sur une période de dix ans, assurer un chat coûte entre 1 300 et 4 000 euros, tandis qu’un chien revient 40 % plus cher.
L’impact de l’inflation double le coût des assurances
Les chiffres évoqués sont exprimés en euros constants. Or, même avec une inflation annuelle modérée estimée à 2 %, la facture d’assurance double sur la durée d’une vie. Ainsi, le profil le plus sobre en dépenses passe de 92 000 à 195 000 euros, tandis que le plus onéreux dépasse les 258 000 euros. Un enjeu majeur pour les conseillers en gestion de patrimoine, les distributeurs et les insurtechs, appelés à innover pour préserver l’accessibilité financière des produits.
L’étude de MoneyVox met en lumière un phénomène sous-estimé par le grand public, mais bien connu des professionnels : l’accumulation des coûts assurantiels est un facteur de fragilisation budgétaire dans la durée. La question de la transparence tarifaire, de la personnalisation des couvertures et de l’éducation assurantielle devient donc essentielle pour accompagner les assurés vers des choix plus éclairés.