Les Français privilégient une épargne défensive

Selon une enquête menée par Yomoni, près de sept Français sur dix ne se sentent pas protégés financièrement par les décisions nationales et envisagent d’adopter une stratégie d’épargne prudente dans les six prochains mois. L’autoformation devient leur principal levier pour gérer leur patrimoine.

L’étude publiée par Yomoni, société française spécialisée dans la gestion d’épargne en ligne, révèle un climat de défiance marqué. 68 % des Français déclarent ne pas se sentir financièrement protégés par les décisions économiques et politiques nationales. Seuls 27 % affirment avoir confiance dans le contexte actuel. Ce sentiment d’insécurité pousse les ménages à reconsidérer leurs comportements financiers, avec une attention accrue portée à la protection du capital, à la liquidité et à la recherche de supports plus rémunérateurs, des notions centrales dans les stratégies patrimoniales contemporaines.

Cette tendance confirme une évolution des comportements : les Français adoptent une posture de prudence financière, privilégiant la sécurité à la performance, notamment dans un contexte d’incertitude économique et de volatilité accrue des marchés.

Des stratégies d’épargne révisées face au climat économique

Face à ce manque de confiance, près d’un Français sur deux (46 %) a déjà modifié sa manière d’épargner ou d’investir. Parmi eux, 39 % déclarent avoir réorienté leur stratégie d’investissement, tandis que 7 % admettent l’avoir fait sans réelle certitude quant à la pertinence de leurs choix.
À l’inverse, un tiers des répondants (33 %) n’épargne pas du tout, et 18 % préfèrent attendre avant d’agir. Cette attitude attentiste illustre la prudence croissante des ménages face à un environnement économique perçu comme instable, marqué par l’inflation, la remontée des taux et la contraction du pouvoir d’achat.

Pour les acteurs de l’assurance et de la gestion de patrimoine, cette évolution représente à la fois un défi et une opportunité : il devient essentiel de renforcer la pédagogie financière et la transparence des produits proposés afin de restaurer la confiance des épargnants.

Un repli vers l’épargne défensive pour les mois à venir

L’enquête indique que les six prochains mois seront placés sous le signe de la prudence. Les priorités financières des Français traduisent une volonté de sécurisation : 19 % envisagent de réduire leurs dépenses, 18 % de reporter leurs projets, et 17 % de constituer davantage d’épargne.
L’intérêt pour la formation financière est également en hausse : 15 % des répondants souhaitent se former à la gestion de l’argent, preuve d’une recherche d’autonomie croissante dans la maîtrise de leur patrimoine.

Dans ce contexte, l’épargne dite « défensive », orientée vers des placements à faible risque tels que les fonds en euros, les livrets réglementés ou les assurances vie sécurisées, redevient un pilier central des stratégies individuelles.

L’autoformation, premier réflexe des épargnants

Fait notable, l’autoformation s’impose comme l’outil privilégié de 31 % des Français pour mieux gérer leur épargne. Vidéos, podcasts, articles ou formations en ligne deviennent les vecteurs de connaissance financière les plus prisés. Les plateformes digitales d’investissement suivent avec 18 %, tandis que les cabinets de gestion de patrimoine attirent 16 % des sondés.

Les banques traditionnelles ne séduisent plus que 13 % des répondants, tandis que les applications éducatives restent encore marginales (9 %). Cette autonomisation des particuliers illustre une évolution profonde des comportements : la digitalisation du patrimoine et la désintermédiation du conseil financier gagnent du terrain, notamment auprès des jeunes générations connectées.

Pour les professionnels du secteur, cette transformation impose d’intégrer des outils numériques pédagogiques dans leurs offres. Les acteurs de l’assurance, de la banque et de la gestion d’actifs doivent désormais combiner expertise humaine et accessibilité technologique afin d’accompagner des épargnants de plus en plus autonomes.

Une culture financière en construction

Cette montée en puissance de l’apprentissage individuel traduit un changement de paradigme : les Français veulent comprendre avant d’investir. La demande croissante de contenus éducatifs et d’outils d’aide à la décision montre que l’avenir de la gestion de patrimoine passe par la pédagogie et la transparence.

L’essor des solutions hybrides,mêlant conseil humain, gestion pilotée et outils numériques, pourrait redéfinir le rapport de confiance entre particuliers et institutions financières. Les mutuelles, les assureurs et les gestionnaires de patrimoine doivent ainsi repenser leurs modèles pour répondre à ces attentes nouvelles, où l’éducation financière devient un levier stratégique autant qu’un facteur de fidélisation.

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