Accès aux soins : la peur des frais imprévus demeure

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Malgré un reste à charge historiquement bas, les craintes face aux dépenses de santé imprévues persistent. Les dispositifs comme le 100 % Santé et les facilités de paiement apparaissent comme des leviers complémentaires pour sécuriser le parcours de soin.

Le reste à charge moyen des Français pour leurs dépenses de santé s’élève aujourd’hui à 426 euros par an, soit son niveau le plus bas depuis 2012. Cette diminution de 12 % par rapport à 2022 reflète une modification profonde des comportements des assurés face à la gestion de leur santé. Les efforts conjoints de prévention, d’éducation à la santé et d’optimisation budgétaire permettent aujourd’hui aux assurés de mieux anticiper les coûts, tout en maintenant un accès aux soins. Ce constat intéresse directement les acteurs de l’assurance santé, qui doivent adapter leurs offres aux nouveaux usages et accompagner ces dynamiques avec des solutions innovantes de financement et de relation clients.

Prévention, anticipation et solutions alternatives : des leviers efficaces

Selon l’étude publiée par Sofinco, 80 % des sondés déclarent surveiller activement leur état de santé pour éviter des frais imprévus. Cette vigilance se traduit par une recherche systématique des tarifs avant consultation ou le recours à des pratiques alternatives. Près d’un Français sur deux utilise des méthodes naturelles ou complémentaires, parfois en substitution à des traitements jugés trop coûteux. Cette tendance pose des enjeux de communication pour les assureurs, qui doivent informer clairement sur les garanties, les exclusions et les solutions intégrées aux produits et services couverts.

Par ailleurs, les effets du dispositif « 100 % Santé« , mis en place en 2021, commencent à se faire sentir. Ce mécanisme, qui couvre à 100 % certains soins dentaires, optiques et auditifs pour les bénéficiaires de complémentaires santé, a contribué à réduire les renoncements aux soins. En 2021, plus de la moitié des actes prothétiques dentaires ont été réalisés sans reste à charge. Cela démontre l’efficacité de cette innovation réglementaire pour faciliter l’accès aux soins tout en renforçant la confiance dans l’assurance santé.

Des freins budgétaires encore présents pour une partie de la population

Malgré ces progrès, 52 % des Français continuent de redouter une dépense de santé imprévue, et 31 % déclarent avoir déjà reporté des soins importants. Cette réalité reste préoccupante pour les acteurs de l’organisation des soins et de la couverture santé, notamment en matière de prévention des risques. Les facilités de paiement, qu’il s’agisse de fractionnement ou de crédit santé, deviennent dès lors un outil structurant pour réduire les renoncements.

Utilisées par près d’un tiers des assurés, ces solutions sont aujourd’hui plébiscitées : 60 % des Français souhaiteraient qu’elles soient proposées systématiquement par les professionnels de santé, y compris pour des soins de faible montant. Elles apparaissent comme un levier pertinent pour accompagner la transition vers une santé plus accessible, en lien avec les objectifs des assureurs en matière d’engagement social et d’innovation financière.

Conclusion : vers une santé plus accessible mais encore fragile

Alors que le budget santé des Français atteint un point historiquement bas, leur capacité à anticiper, choisir et financer leurs soins témoigne d’une maturité croissante dans la gestion du patrimoine santé. Toutefois, la persistance de l’inquiétude face aux imprévus sanitaires souligne l’importance pour les acteurs de l’assurance de développer des solutions hybrides, mêlant accompagnement personnalisé, dispositifs publics comme le 100 % Santé, et nouvelles facilités de paiement. L’enjeu est clair : garantir à tous l’accès à des soins de qualité dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé.

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