L’Umih et la MILDECA lancent un guide de prévention des conduites addictives pour protéger les salariés du secteur CHRD.
Les conduites addictives en milieu professionnel restent un sujet sensible, souvent relégué au second plan malgré leur impact sur la santé publique, la performance des entreprises et la sécurité des salariés. Dans le secteur des Cafés, Hôtels, Restaurants et Discothèques (CHRD), les conditions de travail spécifiques, rythme intense, horaires atypiques, précarité de l’emploi, constituent un terreau favorable au développement de comportements à risque. Pour répondre à ces enjeux, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), en partenariat avec la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), renforce son engagement en lançant un guide pratique à destination des employeurs du secteur.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la prévention devient un levier central de la qualité de vie au travail, notamment pour les branches exposées à des problématiques sociales et sanitaires accrues. Elle ouvre également la voie à une meilleure articulation entre prévention des risques professionnels et dispositifs collectifs d’assurance santé, en lien avec les obligations du Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).
Un partenariat stratégique pour faire évoluer les pratiques RH
Depuis 2021, l’Umih est partenaire du programme ESPER (les Entreprises et les Services Publics s’Engagent Résolument) de la MILDECA. Cette collaboration franchit un nouveau cap avec la publication du guide intitulé « Prévention des conduites addictives dans les CHRD ». Ce document vise à équiper les employeurs d’outils concrets pour détecter, prévenir et gérer les situations liées aux addictions au sein de leurs équipes.
L’enjeu est double : garantir la sécurité et la santé des salariés, tout en renforçant l’attractivité du secteur. À l’heure où les professionnels de l’assurance multiplient les offres liées à la prévention en entreprise, cette démarche illustre l’intérêt de politiques de prévention intégrées, alignées avec les garanties collectives d’assurance santé et prévoyance.
Une dynamique de prévention alignée avec les enjeux de l’assurance collective
Le guide de l’Umih apporte des réponses concrètes aux employeurs, allant de l’intégration de la prévention dans le règlement intérieur à l’identification de relais internes. Il s’inscrit pleinement dans les objectifs des contrats responsables d’assurance collective, qui valorisent les actions de prévention comme critère d’éligibilité aux avantages fiscaux. Pour les assureurs, la diffusion d’outils de ce type ouvre la voie à une meilleure maîtrise des risques psychosociaux, souvent coûteux en termes d’indemnisation en arrêt de travail ou en soins.
Les institutions de prévoyance, mutuelles et compagnies d’assurance ont tout intérêt à soutenir cette démarche, en la complétant par des modules de sensibilisation, des services de téléconsultation ou encore des dispositifs d’accompagnement psychologique pour les professionnels du secteur CHRD.
Une mobilisation nécessaire face à un enjeu de santé publique
Alors que les addictions restent une cause majeure d’absentéisme et de désengagement au travail, leur prévention devient une responsabilité collective. En dotant les employeurs d’outils adaptés, l’Umih et la MILDECA créent un précédent structurant pour d’autres secteurs exposés. Cette action peut également inspirer les acteurs de l’assurance dans la conception d’offres ciblées intégrant des modules de prévention des risques comportementaux.
La démarche s’appuie sur une approche pragmatique et contextualisée, conforme aux attentes des entreprises de proximité. Elle rappelle que le bien-être au travail est aussi une composante essentielle de la gestion du capital humain, du patrimoine social de l’entreprise, et in fine, de la performance globale.