Données et algorithmes, mes nouveaux amis ?

C’est une certitude (une servitude ?), les technologies captent mes données massivement. Mais au-delà du service immédiat délivré, mes données sont très souvent au cœur de multiples transactions : ré-intermédiation, monétisation,… . Une part importante de mes faits, gestes et pensées forment la trame d’un récit continu, non contrôlé, est stocké dans des Data Lake, dans le cloud, aux quatre coins du monde. Ainsi, c’est un fait, les plateformes technologiques, « assembleurs » de toutes mes datas, me connaissent probablement mieux que moi-même !
De plus, au delà des millions de données constituant mes traces numériques, il y a les algorithmes. Les algorithmes sont partout. Ma vie est « dépendante » des données et des algorithmes qui prédisent, aident à la décision voire décident à ma place. Même si l’origine des algorithmes suppose une image d’impartialité, les algorithmes, opaques, précèdent et parfois dictent mes envies. D’une redoutable efficacité et d’une rapidité sans égale, les algorithmes brassent d’innombrables données complexes et en tirent des analyses qui se veulent rationnelles et presque infaillibles… . L’inquiétude ne serait-elle pas de voir ces algorithmes prédictifs, alimentés de la multitude de mes données numériques, prendre toujours le pas sur mes décisions « humaines » ?
Même si aujourd’hui la France est probablement l’un des pays les mieux protégés en matière de collecte des données, il est impossible de ne pas se poser la question de la « transparence » des algorithmes.
Je ne peux me contenter de compter uniquement sur le régulateur « public ». Il nous est impossible de nier l’existence d’une responsabilité individuelle, pour le « contrôle » et l’usage de nos propres données, ainsi que le recours possible à des initiatives collectives.
Alors que je communique massivement mes données personnelles, parfois volontairement et avec plaisir, dotées d’une véritable valeur collective et/ou marchande, j’ai finalement envie d’être propriétaire de certaines de mes données. J’ai envie de considérer que mes données personnelles sont un « bien » individuel, que je peux également mettre à la disposition du collectif, à travers un partage volontaire et transparent. J’aimerais que cette forme de « patrimonialité » des datas apporte aussi une vision sociale moins « marchande » et « égoïste » de mes données.
Alors, les datas & algorithmes, sont-ils mes nouveaux amis ? Aujourd’hui, les conditions ne sont pas totalement réunies. Cela reste des « copains » de route, de vie et qui pourraient probablement, à certaines conditions, devenir très vite des amis proches.
Contact : Jean-Luc Gambey 
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