François Venturini « La révolution digitale donne aux mutuelles l’opportunité de renforcer le lien avec l’adhérent »

François Venturini, futur Directeur Général du Groupe MGEN-ISTYA-HARMONIE a été élu par le Jury des journalistes des Trophées de l’Assurance, Personnalité de l’Année 2016. Entretien avec Jean-Luc Gambey.
Vous avez été élu par le Jury de journalistes des Trophées de l’assurance, Personnalité de l’Année. En simplifiant la délibération du Jury, trois mots ont été très souvent prononcés : engagement, détermination, vision. Quelles sont vos réactions ?  
Mon engagement en mutualité remonte à près de 20 ans : une tranche de vie. Dans ce parcours, la naissance d’Harmonie Mutuelle en 2012 occupe, évidemment, une place importante. Cette construction a nécessité engagement, détermination, vision, pour reprendre votre triptyque. Mais la création de la 1re mutuelle de France, née de la fusion de 5 mutuelles régionales, est avant tout une réussite collective. Amorcé au milieu des années 2000, ce chantier au long cours a été placé sous le signe de la co-construction, de la concertation, du partage de valeurs et d’ambitions. Avec le recul, force est de constater que cette fusion a été une réussite tant d’un point de vue social que d’un point de vue managérial et politique. Catherine Touvrey, qui vient de me succéder en tant que Directrice générale, poursuivra, j’en suis sûr, le chemin avec le même esprit de conquête et d’ouverture. L’avenir d’Harmonie Mutuelle est entre de bonnes mains. Quant à moi, je prendrai en charge la Direction générale du futur Groupe MGEN-ISTYA-HARMONIE à sa création. Les clefs de la réussite seront identiques : l’adhésion de tous à un projet ambitieux, la volonté sans faille des dirigeants politiques et managériaux, le respect des personnes et des entités, la qualité de la communication et du dialogue social.
Parlons de l’avenir. Vous serez demain Directeur général du Groupe MGEN-ISTYA-HARMONIE. Nous entrons dans la dernière ligne droite de la constitution du plus grand groupe mutualiste de protection sociale, formellement constitué fin 2016/début 2017. La constitution de ce groupe pourrait-elle être un levier majeur pour agir sur la rénovation du système de santé et sur les leviers d’innovation pour l’écosystème mutualiste ?
Le Groupe MGEN-ISTYA-HARMONIE sera à la fois le premier acteur de l’assurance santé et le premier réseau d’offre de soins et de services privé à but non lucratif. Ce Groupe, par sa taille, ses ressources, son ancrage territorial, son réseau de militants, ses liens avec les employeurs publics et les entreprises, disposera des capacités financières et des compétences humaines nécessaires pour investir et innover, de la présence locale pour assurer le lien permanent avec les populations. Au-delà de l’ambition et des moyens, notre dimension nous donnera le devoir de participer au débat public sur l’avenir de notre système de protection sociale et d’influer sur les règlementations. Pour cela, nous devrons associer l’ensemble des parties prenantes, pour débattre, échanger et proposer ensemble.
En parallèle de cet enjeu d’influence, notre dimension nous permettra d’apporter plus de services. Les mutuelles membres, avec les synergies que le Groupe mettra en œuvre, seront en mesure de proposer des offres complètes allant au-delà de la complémentaire santé pour toutes les entreprises et tous les publics : jeunes, actifs du public, du privé et indépendants, retraités, bénéficiaires de dispositifs de contrats aidés (par exemple, l’ACS)… Notre capacité à innover est essentielle pour anticiper les évolutions des besoins, les mutations réglementaires, les restructurations de notre secteur.
Vous déclariez récemment dans une interview « Harmonie Mutuelle veut devenir une mutuelle 3.0 ». Plus généralement, pouvez-vous-nous dessiner les contours de la mutuelle de demain ?
Notre environnement évolue. En dix ans, le nombre de mutuelles en France a été divisé par deux pour diverses raisons : directives européennes, Solvabilité 2, ANI… Ces mutations réglementaires, économiques, technologiques et sociétales sont profondes et obligent les mutuelles à se transformer. Le fait de pouvoir s’adosser à un grand groupe sera sans doute une condition nécessaire à la pérennité de nos structures. Au sein d’un groupe fort, nos mutuelles pourront rester fortes. Elles pourront avoir les moyens de développer la relation avec l’adhérent, apporter des services de proximité, des réponses globales au-delà de la seule approche assurantielle. La révolution digitale que nous vivons, donne aux mutuelles l’opportunité de renforcer le lien avec l’adhérent pour mieux répondre à ses besoins.
Enregistrer
Enregistrer

Vous souhaitez être contacté par notre rédaction ?

    Vous souhaitez être contacté par notre service commercial ?