Nous devons aller vers le « nous connecté » !

Quand on parle exploitation des données individuelles par les assureurs, les Français voient encore majoritairement le profit de l’assureur, la personnalisation du risque et l’ajustement de la cotisation d’assurance. Cependant, peu d’individus se posent la question de l’utilisation des données (de santé également) et du profit de la plupart des sites qui captent nos données dans nos mails, par notre navigation, sans notre accord, et souvent encore en dépit de toute réglementation.
Une myriade de données personnelles est rendue publique par nous, volontairement ou involontairement. Nos données sont à portée de clics, elles sont facilement captables grâce à une simple navigation sur Internet et aux cookies qui les accompagnent, des algorithmes de plus en plus prédictifs, traquent nos données et sont en mesure de les utiliser à notre détriment. En trois clics sur certains sites, par exemple, plus de 100 cookies sont collectés. Sans parler de vos mails, décachetés, lus et copiés pour capter des données qui seront commercialisées. Face aux entreprises qui savent capter les données pour nous surveiller, les individus doivent réapprendre à maîtriser l’ensemble  de ses données, pour soi mais aussi pour leur partage.
La quête de la connaissance de soi n’est pas un fait social nouveau, rappelez-vous la devise « Connais-toi toi-même » reprise par Socrate. La connaissance de soi, permise par la quantification de soi est un ensemble de méthodes visant à collecter et à utiliser soi-même certaines variables concernant son propre corps et son propre comportement. Cela caractérise également l’octroi de plus de pouvoir aux individus ou groupes pour agir sur certaines conditions qu’ils subissent. La quantification de soi vise à restituer aux individus la capacité à se regarder, à se surveiller. Les individus sont prêts à leur propre surveillant. Nous laissons nos traces, nous les stockons et les rendons accessibles pour nous mais aussi pour des collectivités. Le moi connecté et quantifié fait aussi intervenir une dimension publique sociale voir communautaire à travers le partage des données. La collecte massive des données présente un vivier inédit pour la recherche scientifique et pour résoudre un des problèmes de santé qui peuvent être bénéfiques pour tous.
Là, avec d’autres, le rôle des Assureurs a du sens et de la légitimité. L’assureur, qui est soumis à la réglementation française, européenne et la fiscalité française, peut avoir une « force de frappe » et un rôle important permettant, par exemple de :
1-Diminuer les risques (accompagner pour prévenir des maladies ou une dégradation de la condition physique)
2-Apporter des services spécifiques à hautes valeurs ajoutées
3-Mettre à disposition des outils connectés à services rendus identifiés au bénéfice de l’individu et de la collectivité
4-Clarifier la « faune technologique » des objets connectés par la mise à disposition d’outils connectés fiables
5-Lutter contre la dispersion des outils et des données provenant des multiples objets connectés d’un individu, d’une communauté
6-Sécuriser les données et éventuellement, si souhaité, permettre de les partager
7-Agréger l’intelligence des données au bénéfice de tous
En terme de conséquence pour les assureurs, récemment, Henri de Castries d’AXA évoquait « les objets connectés changent le métier des assureurs car ils auront désormais « une vision du risque sous forme d’aléa » alors qu’ils l’ont aujourd’hui sous forme d’un risque pur car ils ne connaissent pas suffisamment leurs assurés. ».
Ainsi, il me semble vertueux d’assister, de protéger et d’accompagner les assurés à utiliser correctement, plus régulièrement et dans la durée ces objets connectés.
Ainsi, il me semble vertueux que les individus disposent, grâce aux objets connectés et les données générées, d’un véritable tableau de bord de ses données de santé (comme dans une voiture) et qu’ils partageront, bien sûr, avec les professionnels de santé.
Ainsi, il me semble vertueux que l’Assureur s’engage, avec d’autres, dans la prévention primaire, secondaire, grâce aux objets connectés et leurs données de bien-être et de santé.
Ainsi, il me semble vertueux et porteur de progrès d’avoir des dispositifs connectés individualisés pour le bien être de l’individu mais aussi partagés pour le plus grand nombre !
Contact : Jean-Luc Gambey 
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