Kodakisation de l’assurance, une menace endogène pire que l’ubérisation !

Alors que j’évoquais, le terme de la #kodakisation appliquée au secteur de l’assurance, début 2015 « Un assureur se fera t-il « kodakiser » ? plus d’un an après, j’ai le sentiment que même si des transformations significatives sont en cours dans l’écosystème de l’assurance, la plupart des acteurs du secteur de l’assurance, semblent s’estimer, même si beaucoup conviennent qu’il n’existe plus de rente de situation, à l’abri en restant dans leurs zones de confort. Alors que l’ubérisation effective ou à venir de certaines industries semble désormais « installée, acquise », voire banalisée, certains oublient que la kodakisation des entreprises est une véritable lame de fond pour les très grosses entreprises, comme pour toutes les autres !
Je ne reviendrais pas sur l’histoire de Kodak, l’Apple du XXe siècle, que tout le monde connait, mais rappellerais simplement que lorsque Steve Jobs a décrété que l’image numérique était un objectif stratégique, sa société s’est alors mise en mouvement : investissements, recrutements des meilleurs spécialistes, achats de technologies essentielles,… Six ans après, le smartphone frappera d’obsolescence une part importante du marché « traditionnel » de la photo.
Kodakisation : une menace endogène
A force de regarder et d’écouter les autres (concurrents, startups, ….) on finit par ne plus se voir ! Beaucoup parle de la « peur » de l’#Uberisation, alors que la #Kodakisation guette !
Réagir à l’ubérisation ne protège pas de la #kodakisation qui n’est plus un « risque » pour certains mais déjà un état de fait… . En effet, les réactions à l’uberisation sont possibles, certains exemples le montrent concrètement. Concernant l’aléa de #kodakisation de certaines entreprises, soyez certain que « l’ennemi » n’est pas en dehors, mais certainement dans l’entreprise. « L’ennemi » peut être partout. Bien sûr, ceux qui prennent ou valident les décisions stratégiques majeures, dirigeants, actionnaires, administrateurs, … et ont peur de se transformer et se résoudre à quitter l’ancien monde pour un nouveau dont la visibilité n’est pas la qualité première, des collaborateurs qui travaillent sur les produits d’avenir cohabitant avec ceux qui développent des business obsolètes, des groupes d’influence internes ne souhaitant aucune remise en question de l’existant !
Le vrai problème, en vérité, est que l’entreprise doit définitivement tourner la page, et essayer d’écrire sa nouvelle histoire qui nécessitera parfois d’abandonner des pans d’activité, d’intégrer des écosystèmes nouveaux, d’apprendre à se situer…, d’explorer de nouveaux territoires sans se perdre et où l’on aura à faire ses preuves, voire de changer d’activité soit à s’étendre, transversalement, sur des secteurs adjacents.
Mieux vaut dire la vérité au malade 
Peut-on faire de la prévention « primaire » du risque de #kodakisation ? Probablement pas, mais par contre il y a quelques symptômes ou quelques signaux qui peuvent et doivent être identifiés et impérativement analysés, le plus souvent avec l’aide de l’extérieur de l’entreprise, en toute objectivité. Une fois identifiés et analysés, les dirigeants doivent évoquer ses signaux, prendre le risque de tuer “la poule aux oeufs d’or”, ou amorcer un changement structurel profond de leur organisation, sans désorganisation, et intégrer de nouvelles compétences sans pour autant perdre ce qui constitue leur ADN.
Beaucoup d’entreprises utilisent quelques remèdes et s’imaginent effectuer leur transformation en digitalisant simplement quelques services et en les mettant en ligne ! Cela risque d’être totalement insuffisant, la transformation devant être plus profonde et surtout commencer par une transformation interne. En tout état de cause, il ne faut pas « cacher la poussière sous le tapis », et plutôt réfléchir à organiser sa disruption (les grands groupes anticipent une disruption de leur modèle économique), ou voir comment « détruire son business » de façon à réfléchir concrètement à la façon dont la #kodakisation pourrait toucher l’entreprise ». Une piste parmi d’autres, les dirigeants devraient désormais s’entourer de CDO, un Chief Disruption Officer !
Contact : Jean-Luc Gambey 
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